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Obest Plerumque

8 décembre 2014

Article jade rebecca

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8 décembre 2014

Maquette numéro 2

1 novembre 2014

Le seconde degré : maquette du numéro 1 définitive

Ici, la maquette du numéro 1 :

Maquettenum_ro1

29 octobre 2014

Parcours dans les manuscrits de Flaubert : la construction de la scène de la "baisade".

Étude de la construction de la scène de la « baisade » dans les manuscrits de Flaubert - Parcours.

 

1. Ouvrir une fenêtre avec le schéma général des plans et scénarios :

http://flaubert.univ-rouen.fr/jet/public/plans.php?page=1

Et une autre avec les folios correspondants :

http://www.bovary.fr/folios_liste.php?type=f&id=4&mxm=0100030104&recueil=P&page=25&nb=24

(Cliquer sur FEUILLETER puis PLANS ET SCENARIOS)

 

Et on regarde un à un ceux qui correspondent au chapitre de la baisade (II,9)

 

 

Folio 1 : On remarque que Léon devait être le « baiseur, » au départ. On peut s'interroger sur la signification de ce changement : Le lien entre la personnalité des deux amants et leur degré d'audace.

 

Folio 3v : Léopold est un double du mari / Elle lui cède. Mais la manière dont Rodolphe l'obtient est déjà là : la promenade à cheval - dans les bois (lieu symbolique, le cheval peut-être aussi)

 

Folio 12v : On voit beaucoup d'hésitation sur le plan général dans l'inversion finale entre II et III, dans la mise en page. Cette hésitation se relit dans la la biffure « Dep. » des trois premières lignes du ms, qui pourraient avoir été écrites après, en résumé du travail accompli ce jour-là. Il y a des cadres fermes, pourtant : Charles « encadre » tout le plan, et sa fonction est bien celle-là dans le roman : il y a une grande ironie à avoir fait passer la folie d'Emma dans sa vie mollassonne, et que ce soit cette mollesse bourgeoise qui enferme le récit de la vie d'Emma. Charles est aussi le seul témoin de sa vie de femme entière, et commencer le roman par lui est une surprise narrativement intéressante (suspense et humour) pour le lecteur qui ouvre un livre qui s'appelle Mme Bovary et découvre... l'histoire de M. Bovary.

 

On note le premier gros mot aussi, et on reparlera des gros mots tout à la fin, à propos de cette scène de « baisade ».

 

folio 12 : Les choses se mettent en place : Léon n'est plus le premier amant (« ce qui fait que ça tombe, c'est que ça dure trop longtemps. » ) Apparaissent les comices agricoles et le mot « baisade ».

 

folio 10v : Le mot baisade barré montre que Flaubert se demande : comment ralentir le cheval avant la baisade ? Il ajoute donc des détails symboliques qui devront ralentir le rythme du récit. On verra plus tard comment il exploite finalement ce ralentissement. Pour l'instant, occupons-nous d'un des éléments symboliques : la rougeur aux joues d'Emma, due au vent, et le voile. Ils pourraient signifier la honte. Voici ce que le rouge aux joues deviendra dans le roman :

 

Ils s’en revinrent à Yonville, par le même chemin. Ils revirent sur la boue les traces de leurs chevaux, côte à côte, et les mêmes buissons, les mêmes cailloux dans l’herbe. Rien autour d’eux n’avait changé ; et pour elle, cependant, quelque chose était survenu de plus considérable que si les montagnes se fussent déplacées. Rodolphe, de temps à autre, se penchait et lui prenait sa main pour la baiser.

Elle était charmante, à cheval ! Droite, avec sa taille mince, le genou plié sur la crinière de sa bête et un peu colorée par le grand air, dans la rougeur du soir.

En entrant dans Yonville, elle caracola sur les pavés. On la regardait des fenêtres.

Son mari, au dîner, lui trouva bonne mine ; mais elle eut l’air de ne pas l’entendre lorsqu’il s’informa de sa promenade ; et elle restait le coude au bord de son assiette, entre les deux bougies qui brûlaient.

Emma ! dit-il.

Quoi ?

Eh bien, j’ai passé cette après-midi chez M. Alexandre ; il a une ancienne pouliche encore fort belle, un peu couronnée seulement, et qu’on aurait, je suis sûr, pour une centaine d’écus…

Il ajouta :

Pensant même que cela te serait agréable, je l’ai retenue…, je l’ai achetée… Ai-je bien fait ? Dis-moi donc.

Elle remua la tête en signe d’assentiment ; puis, un quart d’heure après :

Sors-tu ce soir ? demanda-t-elle.

Oui. Pourquoi ?

Oh ! rien, rien, mon ami.

Et, dès qu’elle fut débarrassée de Charles, elle monta s’enfermer dans sa chambre.

D’abord, ce fut comme un étourdissement ; elle voyait les arbres, les chemins, les fossés, Rodolphe, et elle sentait encore l’étreinte de ses bras, tandis que le feuillage frémissait et que les joncs sifflaient.

Mais, en s’apercevant dans la glace, elle s’étonna de son visage. Jamais elle n’avait eu les yeux si grands, si noirs, ni d’une telle profondeur. Quelque chose de subtil épandu sur sa personne la transfigurait.

Elle se répétait : « J’ai un amant ! un amant ! » se délectant à cette idée comme à celle d’une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc posséder enfin ces joies de l’amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout serait passion, extase, délire ; une immensité bleuâtre l’entourait, les sommets du sentiment étincelaient sous sa pensée, et l’existence ordinaire n’apparaissait qu’au loin, tout en bas, dans l’ombre, entre les intervalles de ces hauteurs.

 

 

C'est donc placé après la baisade... Au retour à Yonville. La rougeur exprime la force de l'émotion (« étourdissement du premier adultère » dans ce manuscrit, mots en gras dans le passage) au lieu de la force de l'hésitation avant l'acte, plus attendue peut-être.

 

Ce rouge aux joues se retrouve en plus dans le regard de Rodolphe, qui ne devine pas qu'il est dû à l'étourdissement du premier adultère. C'est ce regard qui l'attribue au vent...

 

Ce rouge aux joues n'apparaît pas clairement sur sa figure, qui est seulement « colorée, » mais dans la « rougeur du soir » : procédé de paysagerie romantique très habituel à Flaubert... Ça montre aussi l'indifférence de Rodolphe, qui ne voit pas le rouge parce que l'air est déjà rouge. L'ironie du sort se mêle à la cruauté des personnages, autre procédé cher à Flaubert...

 

Quant au ralentissement, Flaubert en garde le voile, qui symbolise la vertu. Il permet dans la version finale une arrivée en douceur dans le bois (au lieu du galop qu'impliquait le rouge aux joues) qui donne un état d'esprit plus calme aux personnages, plus propre aux hésitations de la « pré-baisade », décrites avec une minutie qui donne une impression de vérité psychologique inattendue.

 

Le folio 13v recopie plus ou moins le 10v, signe que Flaubert est assez sûr de lui maintenant. Mais il amorce une idée qui tiendra Flaubert dans les quatre plans suivants : Cette baisade est la fin de la partie II du roman. Il les arrête tous les quatre sur le bonheur d'Emma après la baisade. Il suffit de regarder le tableau des manuscrits.

 

Le folio 22 donne sa vraie fin à la première partie - rien de neuf sur la baisade, qu'il ne note même plus.

 

Le folio 27 : Il rajoute les gros mots... « cochonnerie »  « Il lui prend le cul d'une main» Ils n'apparaîtront pas dans la version finale, mais ils témoignent d'une volonté de renforcer la grossièreté de Rodolphe, en contraste avec Emma. Dans la version finale, on peut considérer qu'en résultent certains détails : son regard qui ne comprend rien à la rougeur d'Emma, mais aussi la fin de ce paragraphe, qui suit les mots « elle s'abandonna » :

 

Les ombres du soir descendaient ; le soleil horizontal, passant entre les branches, lui éblouissait les yeux. Çà et là, tout autour d’elle, dans les feuilles ou par terre, des taches lumineuses tremblaient, comme si des colibris, en volant, eussent éparpillé leurs plumes. Le silence était partout ; quelque chose de doux semblait sortir des arbres ; elle sentait son cœur, dont les battements recommençaient, et le sang circuler dans sa chair comme un fleuve de lait. Alors, elle entendit tout au loin, au delà du bois, sur les autres collines, un cri vague et prolongé, une voix qui se traînait, et elle l’écoutait silencieusement, se mêlant comme une musique aux dernières vibrations de ses nerfs émus. Rodolphe, le cigare aux dents, raccommodait avec son canif une des deux brides cassée.

 

folio 24 : C'est là qu'apparaît l'idée que Rodolphe s'occupe des chevaux. Mais ce détail, pour l'instant, est placé... avant, comme pour la rougeur. Il prendra beaucoup plus de force placé après l'adultère, dans la version finale : il rend l'indifférence de Rodolphe plus horrible. Le cheval est décidément symbolique... Et c'est aussi le cas quand Rodolphe la regarde et voit sa rougeur : il parle d'abord de son cheval, qui se retrouve donc associé à la rougeur. C'est le côté animal...

 

folio 25 : apparaissent les mots « et elle s'abandonna » et le cigare de Rodolphe.

 

folio 28 : apparaît « un amant ! amant ! »

 

Ces deux derniers mettent en place des détails qui se retrouveront littéralement dans le texte, et qui sont les moments forts de la baisade.

28 octobre 2014

Résumés détaillés de Mme Bovary

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29 septembre 2014

Des hauts débats

23 septembre 2014

Le seconde degré : maquette

Vous pouvez télécharger la maquette ici :

Maquette

17 septembre 2014

Florus : Panorama général de l'histoire romaine

Florus : Panorama général de l'histoire romaine

Cliquez sur le lien suivant :

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/florus/livre1.htm

 

 

25 août 2014

Pline : la manière de voir le monde...

Troisième livre de l'Histoire Naturelle de Pline :

A) Lire en latin

Pline l’Ancien, Histoire naturelle, III, 1 (L’Europe dans le monde)

http://www.thelatinlibrary.com/pliny.nh3.html#1

Pour la traduction : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre3.htm

 

B) Pline III, 1sq : Partir de la question : Comment un romain voit-il le monde en 77 ?

 Fabriquer la carte du monde à partir d'un fond distribué, en lisant le texte français.

C) Choisir un sujet dans la table des matières http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/

En faire la carte - passages en exposés.

 

D) Florus : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/florus/livre1.htm

20 juin 2014

Dictée 20/06

Ils retournèrent en courant vers le hangar, prirent le plus beau des traîneaux, doublé de rouge et

bordé d’un rang de grelots. Ils eurent quelque peine à le faire descendre, mais une fois l’élan
donné, rien au monde ne pouvait se comparer à la rapidité de sa course ; la neige volait dans leurs
visages, entrait dans leurs bouches entr’ouvertes, haletantes, les aveuglait, cinglait leurs joues.
Hélène ne voyait plus rien. La blancheur étincelante de la plaine fulgurait sous les rayons du
soleil d’hiver ardent et rouge, qui allumait sur la neige un feu écarlate. Peu à peu, cependant, il
pâlit, devint rosé.
« Quelle ivresse ! » songea Hélène. Ils ne comptaient plus leurs chutes ; enfin, après l’une d’elles
qui les jeta au fond d’un ravin et d’où ils sortirent avec peine, les joues griffées par les aiguilles
de glace, Reuss, qui pleurait à force de rire, dit :
« Nous allons nous casser la tête, c’est clair ! Reprenons nos paisibles traîneaux finlandais.
– Jamais de la vie ! Rouler dans la neige, c’est ce qu’il y a de plus amusant. »
Irène Némirovsky, Le Vin de solitude, Éditions Albin Michel, 1935

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